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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

mardi 14 juin 2011

L'interface méditerranéenne en croquis (1)

  • L'espace méditerranéen, une interface

Le croquis vu en classe est fondé sur celui proposé dans le manuel Magnard. Intitulé l'espace méditerranéen, une interface - soit un espace de contact entre zones au développement très différent - il décline cette idée en trois points : d'abord, les inégalités (la Méditerranée met en contact deux zones, de part et d'autre de la limite Nord/sud, qui sont très différents en terme de développement, le Sud étant de plus confronté à une croissance urbaine très forte dans les grandes agglomérations); ensuite, les contacts sous forme d'échanges (le croquis fait le choix d'insister sur les flux humains, qui traduisent les inégalités Nord/sud) ; enfin, le croquis cherche à montrer que ce contact pourrait représenter une chance pour le Sud, dont le développement peur reposer sur la mise en valeur de ressources majeures pour le Nord ( gisements d'hydrocarbures, mais aussi bassins touristiques et cultures irriguées), ce qui favorise une première industrialisation ( d'où les exportations de produits manufacturés et l'émergence de grands ports industriels).
La logique adoptée est donc centrée sur la logique Nord/Sud (inégalités de développement, inégalités des termes de l'échange ) et son éventuel dépassement (le NOrd comme atout pour le développement du Sud). Dans cette logique, pourraient être ajoutées ( en 3e partie) la mention de l'Union pour la Méditerranée - qui pourrait apparaître sous la forme d'une ellipse en tiretés entourant l'ensemble des pays de la carte à l'exclusion de la Libye), et en 1ère partie la mention des révolutions affectant le monde arabe, signe du mal-développement (une flèche depuis la Tunisie jusqu'à l'Egypte pour signaler les trois pays touchés de manière majeure depuis décembre 2010). 

  • La Méditerranée, une interface Nord/sud : une approche différente
D'autres croquis, plus ou moins compliqués, peuvent compléter cette première approche. 
Par exemple, celui-ci proposé sur le site d'un collègue, propose, pour le même intitulé, une approche complètement différente. L'accent n'est pas mis sur les inégalités de développement, mais sur les rapports de domination existant dans la zone. La première partie met donc en évidence la domination du Nord, en soulignant le poids joué par les pays de l'UE dans la zone (85% du PIB du bassin), et en faisant apparaître un arc latin (depuis l'Espagne jusqu'à l'Italie) qui pourrait être représenté par une flèche double).La deuxième partie présente les échanges, mais on peut regretter que la même logique de domination du Nord sur le sud ne soit pas mise en évidence. Les flux migratoires de direction sud/Nord signalent bien le déséquilibre. On aurait pu représenter des flux inégaux (flux de produits bruts sud/nord, contre flux de produits manufacturés Nord/sud). La troisième partie est celle qui adopte la logique la plus originale, puisqu'elle cherche à lister toutes les différences qui fondent la rupture. ( donc la carte conclut à l'impossibilité du trait d'union). Elle met en évidence des conflits internes au sud ( conflits pour l'eau, conflits ethniques, et/ou religieux), des  clivages liés aux grandes aires de civilisation (aire chrétienne, musulmane, juive), des foyers d'activisme liés au terrorisme international (localisés au Sud mais qui menacent aussi le Nord, ce que la carte sous-entend sans le montrer). Enfin, apparaît la traditionnelle limite Nord/sud .
Dans la logique de l'épreuve du bac, il me semble que l'insistance mise sur le fait religieux n'est pas bienvenue. Les écarts de richesse et de développement, le déséquilibre des échanges, apparaissent trop peu. Par contre, on peut retenir de cette carte la notion d'arc latin (vue en première), la mise en évidence des pays de l'UE ( donc la disparité, au Nord, entre pays riches de l'UE et pays non encore intégrés, principalement balkaniques), la mise en évidence de conflits qui sont autant d'entraves au développement  (conflits pour l'eau entre Turquie et Syrie, entre Israël, territoires occupés et Jordanie).

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