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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

lundi 7 novembre 2011

La guerre à l'aube du XXIe siècle

Dessin de Pessin, septembre 2011
Comme souvent, le dessin de presse pointe avec acuité un phénomène complexe, ici, la nature mouvante de la guerre.  La guerre "n'est plus ce qu'elle était" semblent se désoler ces soldats représentés comme des fantassins d'un autre âge, de pauvres hères qui rentrent au pays sans que le conflit ( quel conflit, d'ailleurs?) dans lequel ils étaient engagés soit terminé. Le dessin de Pessin s'inscrit dans le contexte des guerres du début de siècle : Afghanistan d'abord, Irak ensuite, et du désengagement américain de ces territoires ( retrait des troupes américaines en Irak achevé fin 2011; retrait des troupes américaines du territoire afghan amorcé à l'été 2011, progressif jusqu'en 2014 et à la passation de relais aux forces de sécurité afghanes). Il formule un premier constat, celui de l'incapacité à déterminer désormais le "sort des armes". Qui est vainqueur? Qui est vaincu? Et, s'il n'y a ni vainqueur, ni vaincu, quand se termine une guerre? Comment concevoir la démobilisation alors que le conflit n'est pas tranché? La question de l'issue du conflit ( victoire, défaite) pose celle de son objectif : si la guerre peut n'être ni gagnée ni perdue, quel est son objectif? Comment la justifier auprès des populations? 
Ce sont des soldats qui parlent dans ce dessin. Certes, des soldats dont l'habit a peu à voir avec l'uniforme (on peut songer à des mercenaires, à des soldats en déroute, voire à des soldats démobilisés qui donc ont quitté l'uniforme). Mais des soldats qui font référence à leur "métier", celui des armes. Et l'incapacité à les identifier de manière immédiate renvoie à leur propre impuissance. Même les soldats ne savent plus qui ils sont. Parce que le combat n'a plus d'objectif clair et tranché? Sans doute. Mais aussi peut-être parce que l'ennemi, et c'est l'une des caractéristiques des nouveaux conflits, est de moins en moins identifiable. 
Cette réflexion est au coeur du nouveau programme de première,  qui fait de la guerre au 20e siècle l'un de ses thèmes majeurs, et invite à s'interroger sur les nouvelles conflictualités, et, en particulier, les conflits asymétriques ( conflit opposant une armée régulière à une force de nature différente ), comme le conflit afghan ou irakien. 

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