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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

mardi 10 septembre 2013

France 1944 : l'épuration à la Libération





  • Une brève vidéo, qui évoque l' épuration "sauvage" menée à la Libération, portée par une soif de justice - contre les miliciens, les collaborateurs, ceux qui ont profité de l'Occupation, ceux qui ont trahi... - mais qui se traduit par des exécutions sommaires et des comportements collectifs pour le moins dérangeants.
  • Une épuration sauvage qui ne se traduit pas de la même façon selon le sexe, puisque les femmes sont - en plus, et avant toute mesure prise contre elles - tondues. 
  • La vidéo évoque le nécessaire passage à une épuration judiciaire, encadrée, dont l'instrument essentiel est la cour de justice. 
Bilan chiffré de l'épuration judiciaire : 



Pour en savoir plus sur les femmes tondues :  

http://lhistgeobox.blogspot.fr/2011/05/brassens-la-tondue-1964.html


dimanche 9 juin 2013

Organisation et dynamiques du territoire du Brésil

Ce croquis fait partie des croquis au programme TL/ES 2013.

Voici le croquis proposé par Magnard.
Manquent les titres :
1. Le centre du Brésil
2. Les espaces moteurs de l'émergence du Brésil
3. Le Nordeste, espace en marge



Il est possible aussi de faire le croquis proposé sur le site de G.Muniga : 

Par ailleurs, il n'est pas inintéressant de lire/relire un article précédent de ce blog commentant un croquis   sur le Brésil (un état du Sud inégalement développé) : 

Quel que soit le croquis choisi, bien se souvenir que l'intitulé du croquis attendu au Baccalauréat est : 
Organisation et dynamiques du Brésil. 


vendredi 17 mai 2013

Le continent américain : une diversité facteur de tolérance?

http://www.slate.fr/lien/72531/france-europe-racisme





Sur la question "Le continent américain, tensions et intégrations régionales", une étude réalisée récemment par des chercheurs suédois donne un éclairage intéressant. 
Cette étude mesure la tolérance et l'ouverture d'esprit en demandant aux gens  d'identifier le type de personnes qu'ils n'aimeraient pas avoir comme voisins. La  part des personnes ayant choisi dans la liste le critère "personne d'une autre race" ( "race"étant pris ici au sens anglo-saxon d'origine ethnique, sans préjugé) donne une vision de la tolérance des populations.


L'enquête a été effectuée dans 80 pays, ce qui explique le nombre très élevé de valeurs inconnues ( gris). 
Le continent américain, dans lequel tant les puissances du Nord que celles du Sud ( sauf Venezuela) ont des valeurs toujours inférieures à 15% ( moins de 15% de la population ne voudrait pas d'un voisin d'une autre ethnie que la sienne), apparaît dans cette cartographie comme LE champion de la tolérance. 
La diversité culturelle ( linguistique, religieuse, ... ), héritage de la colonisation, semble donc avoir forgé un sentiment de tolérance, facteur d'unité du continent. 



lundi 13 mai 2013

Des croquis, des schémas, des révisions




CROQUIS ET SCHEMAS POSSIBLES
PROGRAMME DE GEOGRAPHIE DE TERMINALE ES-L
Réalisé à partir des fiches ressources EDUSCOL
Les intitulés des croquis et schémas sont indicatifs


SCHEMAS POSSIBLES

Les espaces du produit mondialisé étudié (T2,Q1)
La ville mondiale étudiée (T2,Q2)


CROQUIS POSSIBLES

La complexité de l’organisation de l’espace mondial actuel (T1,Q1)
La Russie, un État continent eurasiatique en recomposition (T1,Q2)
Flux et réseaux dans l'espace mondialisé (T2,Q1)
Inégale intégration des territoires dans la mondialisation (T2,Q2)
Aspects géostratégiques des espaces maritimes (T2,Q3)
La situation d’interface du bassin caraïbe (T3,Q1)
Les zones de tensions et les logiques d’intégration régionale sur le continent américain
(T3,Q1)
Les dynamiques territoriales des États-Unis (T3,Q1)
Les dynamiques territoriales du Brésil (T3,Q1)
Le Sahara, ressources et conflits (T3,Q2)
Les contrastes de développement en Afrique (T3,Q2)
L’Afrique du Sud : les espaces inégalement développés d’un pays émergent (T3,Q2)
Mumbai (T3,Q3)


Liste proposée sur le site de l'académie de Bordeaux. 

mardi 16 avril 2013

L'espace caraïbe, interface mondiale

Interface américaine, l'espace caraïbe est aussi une interface mondiale. La présence de paradis fiscaux dans le bassin caraïbe est l'un des signes les plus évidents de cette insertion dans la mondialisation.


Comme la carte le montre ( carte un peu datée, la liste des paradis fiscaux étant en permanence actualisée), le bassin caraïbe est particulièrement bien pourvu en territoires - souverains ou non - considérés comme des paradis fiscaux. Aux côtés d'états d'Amérique centrale (Belize, Panama, Costa Rica), de très nombreuses îles ou archipels correspondent en effet à cette appellation : les Bahamas, la Barbade, les Antilles néerlandaises, les îles Caïmans...
En offrant des avantages fiscaux importants, - allant jusqu'à une fiscalité nulle - , ces territoires attirent des flux financiers conséquents. Et ce d'autant plus qu'ils se livrent parfois à des activités opaques (blanchiment d'"argent sale", et particulièrement celui de la drogue). 
Si les listes des paradis fiscaux sont difficiles à établir et varient selon les organismes, il existe un accord relatif sur la définition. L'OCDE décèle ainsi quatre critères : un niveau d'imposition nul ou insignifiant; une absence de transparence; des pratiques qui empêchent l'échange de renseignements avec les autres administrations fiscales; et l'admission d'une absence d'activité des entreprises sur le territoire 

Les îles Cayman  - ou Caïmans -, petit archipel de trois îles appartenant à la couronne britannique - sont un bon exemple de paradis fiscal. Aucun impôt direct sur les sociétés et sur les personnes n'y est prélevé. Aussi, des dizaines de milliers d'entreprises s'y sont-elles installé, parmi lesquelles de très nombreuses banques et compagnies d'assurance. Le secret bancaire attire toujours les capitaux des cartels de la drogue sud-américain, même si les îles Caïmans ont signé en 2002 avec les Etats-Unis un accord sur la lutte contre le blanchiment de l'argent.




En savoir plus sur les îles Caïmans :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/04/04/les-iles-caimans-trou-noir-de-l-economie-mondiale_3153394_3234.html

lundi 15 avril 2013

Des schémas, encore des schémas (1) : L'espace caraïbe en schémas (1)

Parce que les schémas sont les bienvenus dans les compositions de géographie - et même dans celles d'histoire - , voici quelques schémas permettant d'illustrer une composition relative à l'espace caraïbe.


Source : manuel Magnard
Ce premier schéma met en évidence deux idées majeures : la mer des caraïbes est une interface américaine, qui met en contact deux mondes au développement très différent, de part et d'autre de la limite Nord/Sud. C'est ce que traduit l'IDH, élevé au Nord - aux Etats-Unis (dans les états de Floride, Nouvelle Orléans, Texas ), moindre au Sud - même si le Sud est marqué par une disparité de situations, les puissances émergentes ( Mexique, Venezuela) mais aussi les petites Antilles ( parmi lesquelles figurent les régions ultra-périphériques que sont la Martinique et la Guadeloupe), et enfin Cuba, se signalant par un IDH élevé, voire très élevé.
La deuxième idée illustrée par ce schéma est celle de ressources inégalement réparties : les ressources en pétrole expliquent, pour partie, la situation du Mexique et du Venezuela. Parmi les ressources majeures des îles des Caraïbes, figure aussi en bonne place le tourisme, de même que l'attraction que représentent les paradis fiscaux. Ces deux dernières ressources montrent que le bassin caraïbe est aussi une interface mondiale.


Source : manuel Magnard


Ce deuxième schéma permet d'illustrer une partie consacrée aux flux ( l'espace caraïbe : un espace traversé par des flux). L'idée défendue ici est évidemment celle d'un rapport inégal, puisque deux types de flux se croisent : des flux Nord/Sud qui sont des flux d'IDE et d'aides - émanant soit des Etats-Unis, soit de l'Union européenne pour les petites Antilles - ; des flux Sud/Nord, qui sont des flux de migrants - traduction du déséquilibre de richesses - , ou des flux de drogue, - traduction de la demande émanant des pays riches du Nord. 
Cette vision est évidemment un peu caricaturale, puisqu'elle ne montre pas les flux Sud/Nord de produits manufacturés ( liés aux multiples délocalisations ). Elle a pour but de mettre en évidence le lien entre déséquilibre économique et flux, donc d'illustrer l'inégale insertion des espaces dans la mondialisation. 



Source : manuel Magnard
Un schéma qui illustre l'idée de "Méditerranée américaine", soit d'espace dominé par les Etats-Unis. 
L'influence américaine se traduit d'abord par les organisations économiques qui sont liées aux Etats-Unis : initiée par eux ( l'ALENA), ou associés ( Marché Commun centre-américain ou CAFTA : Central America Free Trade Agreement). 
Le schéma montre par ailleurs que l'influence américaine s'étend sur tout le bassin des caraïbes. Il faudrait illustrer ce propos en mentionnant les diverses formes de l'influence américaine : territoire sous tutelle ( Porto Rico), bases militaires ( Guantanamo à Cuba, mais aussi au Honduras), interventions militaires ... L'embargo auquel est soumis Cuba depuis 1962 est mentionné de manière spécifique. 
Bien que rétrocédé au Panama, le canal de Panama est toujours un élément de la puissance des Etats-Unis, qui le considèrent comme une voie d'eau intérieure, les bateaux battant pavillon américain ayant priorité sur les autres. 
Par rapport à celle des Etats-Unis, l'influence que l'Union européenne exerce par l'intermédiaire des Petites Antilles fait piètre figure. 

Source des schémas : 
manuel Magnard, 2012. 

mardi 9 avril 2013

Organisation et dynamiques territoriales aux Etats Unis


Croquis proposé dans le manuel Magnard 2012

Un croquis classique qui a le mérite de mettre en évidence les grandes divisions du territoire des Etats-Unis, et fait l'effort de mentionner un nouvel espace au programme : l'espace caribéen. 
Pour autant, un croquis qui privilégie l'organisation - ce qui est - aux dépens des dynamiques. Si l'on repère quelles régions sont les plus dynamiques, peu de facteurs explicatifs à ces dynamiques sont mentionnés. 

mercredi 20 février 2013

La Russie, un état-continent eurasiatique en recomposition

Dans le nouveau programme de géographie des classes de Terminale, la Russie est avant tout étudiée en tant que territoire en recomposition. Une recomposition politique déjà ancienne puisque la Russie est née de la décomposition de l'URSS (1991). Une recomposition géopolitique, dont témoignent les litiges/conflits frontaliers que la Russie connaît avec certaines ex-républiques soviétiques ( comme la Géorgie), ou certains espaces russes ( comme la Tchétchénie). Une recomposition territoriale liée aussi au fait que, si la Russie occidentale domine toujours l'espace russe - ce qui est renforcé par les relations nouées avec les partenaires européens -, d'autres dynamiques sont à l'oeuvre, et en particulier celle qui ancre la Russie en Asie (relations avec la Chine et les ex-républiques d'Asie centrale dans le cadre de l'OCS, par exemple).

Le croquis attendu doit donc mettre en évidence les grandes lignes traditionnelles de l'organisation du territoire russe (une région centrale = la région moscovite, une périphérie intégrée, et une périphérie en réserve qui regorge de ressources) : 
40228633.jpg

Mais il doit aussi montrer les recompositions à l'oeuvre : ouverture sur l'Union européenne mais aussi sur l'Asie, flux migratoires de retour depuis les républiques d'Asie centrale, route de l'Arctique en devenir, ... D'où le fait que les fonds de carte proposés imposent le plus souvent de renseigner les territoires frontaliers européens (pays de l'UE, de l'OTAN) et asiatiques (pays de l'OCS, Japon, ...).
Voici le croquis proposé par le manuel Hatier, par étapes et avec des couleurs qui "passent" inégalement le cap du scanner ... : 
D'abord, mise en évidence de la région métropolitaine (rouge) et de la région bien équipée, aux ressources rares ou en voie d'épuisement (orange). Ne pas oublier la petite enclave de Kaliningrad.
Ensuite, les frontières : celles de l'ex-URSS ( attention au tracé selon le fond de carte proposé, se rappeler que les républiques d'Asie centrale appartenaient à l'URSS) ; celles de la Russie.
L'URSS : 15 républiques, dont une majeure : la république de Russie

Ensuite, renseigner les pays frontaliers : 
Un à-plat de couleur bleu pour les pays membres de l'UE ( peu visible ici, concerne Finlande, Suède, républiques baltes, Pologne, Allemagne) ; un à-plat de couleur mauve pour les pays d'Asie orientale avec lesquels les échanges sont croissants ( Chine, Japon).
un figuré ponctuel (petite croix dans un cercle) pour les membres de l'OTAN (Attention, dans la péninsule scandinave, la Norvège seule est concernée) ; un autre figuré ponctuel ( losange noir ) pour les pays membres de l'Organisation de coopération de Shangaï (Chine, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan). 

  Mentionner les litiges frontaliers (Attention, comme leur nom l'indique, sur les frontières...). On pourrait ne retenir que le litige à la frontière géorgienne et celui qui concerne les îles Sakhaline (litige Japon/Russie)

 Sur la carte suivante, le reste du territoire russe est colorié en vert très clair ( cela n'apparaît pas ici ) pour signaler un espace en marge, en réserve. Les ports ont été indiqués, ainsi que les noms des villes majeures.
 Le réseau de transport est un élément majeur de l'organisation de l'espace du territoire russe, et un témoignage des recompositions en cours. Ici, l'axe majeur de transport apparaît en figuré continu ( ne pas oublier l'axe nord/sud St Petersbourg-Moscou-Volgograd dans la Russie métropolitaine), l'axe transcontinental en projet en discontinu.
 Enfin, un hachuré signale une région aux densités élevées ( pour la Russie) :
Une flèche met en évidence la route maritime qui s'ouvre au Nord avec le réchauffement climatique. Et, ce qui n'a rien à voir, d'autres flèches (mauves) mettent en évidence les flux migratoires qui sont essentiellement des flux de retour vers la Russie ( depuis les ex-républiques) :
 Les ressources énergétiques ( hydrocarbures en vert ; la couleur noire irait aussi bien, et des figurés au large de Mourmansk et des Sakhaline pourraient être ajoutés pour signaler les gisements off-shore) et minérales ( en marron) sont enfin mentionnées
un conseil : faire peu de figurés et relativement gros
Ainsi que les riches terres agricoles ( pointillé vert )
 Ce qui donne le croquis suivant :
Avec pour légende, une légende organisée en trois points : 
Un 1er qui porte sur la recomposition politique, ou géopolitique : 
on peut éventuellement simplifier en amalgamant les deux derniers points
Le 2ème axe aborde la question des déséquilibres de l'organisation du territoire russe : 
Enfin, le dernier point met en évidences les ressources et potentialités, tout en reprenant l'idée d'une mise en valeur inégale : 

samedi 16 février 2013

L'industrie automobile dans la mondialisation, Etude critique de documents (Terminale)


L'industrie automobile dans la mondialisation.
Consigne : Après avoir présenté les deux documents, vous montrerez comment leur analyse permet de déterminer l'évolution de la production de l'industrie automobile. Vous mettrez par ailleurs en évidence les acteurs et les processus à l'origine de cette évolution. 

Document 1
Document 2
  • Inscrire le sujet dans le programme
Le sujet proposé s'inscrit dans le deuxième thème du programme de géographie : Les dynamiques de la mondialisation et permet de questionner deux questions parmi celles qui le composent : la question "La mondialisation en fonctionnement" (Question 3 du programme) et celle qui s'intitule " Les territoires dans la mondialisation" (Question 4).
Cette précision n'est pas seulement formelle : la première chose à faire pour le candidat consiste à repérer à quelles parties du programme l'étude renvoie, de manière à avoir une idée, presque réflexe, des problématiques et notions attendues. 
  • Lire attentivement la consigne
La consigne est là pour guider l'étude et indiquer quels sont les axes selon lesquels la réponse doit être organisée. Ici, deux axes sont proposés ( après présentation des documents) : 
- l'évolution de la production de l'industrie automobile
- les acteurs et processus à l'origine de l'évolution constatée.
Logiquement, la réponse doit donc comporter un court premier paragraphe de présentation des documents, puis un paragraphe nettement plus long consacré au premier axe, engin un deuxième paragraphe consacré aux acteurs et processus. Une très courte conclusion peut clore le devoir. Cette architecture du devoir doit se voir : Sauter une ligne après la présentation, puis entre chacune des parties. Autre impératif : il faut toujours, au maximum, confronter les documents. ici, c'est difficile puisque chaque axe s'appuie essentiellement sur l'analyse de l'un des documents, mais à chaque fois que cela est possible, il faut prolonger les remarques faites en utilisant l'autre document. 
  • Présenter les documents, présenter le sujet
En étude de documents, même si la consigne ne l'exige pas explicitement, il est toujours impératif de présenter les documents, si possible en les associant lorsqu'il y a deux documents. 
Ici, la présentation doit mentionner la nature des documents : une carte par anamorphose, un article du journal Le Monde ( version Internet), et indiquer qu'ils permettent d'étudier l'évolution de la production automobile entre 1969 ( date de la première carte), soit la période des Trente Glorieuses, et 2010/2012 (date de l'article et de la seconde carte), soit la période actuelle, terme de l'évolution, marquée par une recomposition. Cette courte présentation se termine par l'exposé du sujet, ici par exemple : "ces deux documents permettent d'interroger l'évolution de la production automobile, et de montrer en quoi elle est révélatrice des processus et dynamiques de la mondialisation". 
  • L'évolution de la production automobile 
Le document 1 met en évidence les producteurs majeurs en 1969 : Etats-Unis, avec une production de l'ordre de 8 millions de véhicules, soit plus de 20% de la production mondiale ( il est impératif de montrer au correcteur que vous savez LIRE le document, donc ne pas oublier une partie de la légende) ; Japon, puis Allemagne. Ces trois producteurs représentent à eux seuls près de 50% de la production mondiale, qui est donc aux mains des pays du Nord ( seuls présents sur la carte) , et particulièrement des trois pôles de la Triade. La situation en 2010 est bien différente. Le document permet de mettre en évidence la multiplication des pays producteurs ( 18 pays présents contre 9 sur la carte précédente). On note :
- la présence de nouveaux pays du Nord ( Espagne, république tchèque)
- la percée des dragons asiatiques, comme la Corée du sud
- la percée de pays émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine ( les BRICS, pour partie)
- enfin, la présence de pays du Sud de situation intermédiaire, comme la Thaïlande ou l'Iran, pays qui bénéficient de délocalisations. Le document 2 autorise le même constat, puisque c'est au Maroc que Renault a fait le choix d'ouvrir sa nouvelle usine. 
Par ailleurs la carte montre une recomposition, puisque la hiérarchie des producteurs est profondément modifiée. Désormais, c'est la Chine qui détient la 1ère place avec plus de 20% de la production mondiale, le Japon conservant sa seconde place ( cette place du Japon est d'ailleurs illustrée par l'association entre Renault et Nissan). Il y a donc promotion de l'aire Pacifique. La production automobile n'est plus l'apanage des vieux pays industrialisés : d'ailleurs, comme le mentionne l'article, Renault n'effectue plus qu'un quart de sa production en France et le nouveau site marocain dépasse en superficie le site historique de Flins (région parisienne). 
Chaîne de montage de la frégate Renault à Flins, années 1950
  • Acteurs et processus à l'origine de l'évolution constatée
Le document 2 permet de questionner les logiques qui sous-tendent cette évolution. En premier lieu, il met en évidence l'importance de nouveaux acteurs : territoires (Renault a d'abord essaimé en Roumanie puis au Maroc) mais aussi et surtout firmes transnationales, qui nouent des relations nouvelles ( association entre Renault et Nissan). Il montre ainsi l'intégration progressive  de territoires à la mondialisation, mais aussi les stratégies adoptées par les FTN pour résister dans une situation de concurrence accrue. Surtout, l'article met clairement en relief le processus de délocalisation :
-  sont évoqués les investissements (IDE ) nécessaires ( ici, 600 millions d'euros) ; 
- sont mentionnés aussi les facteurs expliquant les implantations (ici, non seulement les coûts salariaux "quatre fois inférieurs au salaire minimum français", mais aussi l'accessibilité puisque le site choisi est "desservi par le port géant de Tanger Med"). Les territoires choisis pour les délocalisations cumulent donc des avantages en terme de main d'oeuvre (d'où le choix des PED) et de localisation à proximité des grandes routes maritimes (d'où le choix des littoraux). 
- Est enfin expliquée la stratégie low cost de conquête de nouveaux marchés, celui des pays émergents en particulier, le marché européen étant "atone".Il s'agit de produire moins cher pour vendre moins cher sur des marchés en expansion, sur lesquels cependant s'exerce une forte concurrence, celle des nouveaux pays producteurs (Chine, Inde, Brésil..., dont le rôle apparaît sur le document 1).
Port de Tanger-Med, construit entre 2004 et 2007. ( le document permet de localiser la zone franche dans laquelle l'usine Renault s'installe)
L'analyse des deux documents permet ainsi de conclure à une internationalisation de la production automobile, qui passe par la multiplication des flux ( financiers et commerciaux), le rôle clé des FTN, et, une fracture entre décision ( au Nord) et fabrication (au Sud).

Pour aller plus loin : 
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/comment-dacia-renault-a-reussi-son-tournant-low-cost_342580.html


lundi 28 janvier 2013

"Paix impossible, guerre improbable", un jugement utilisable pour qualifier la période 1945-1991? (1)

"Paix impossible, guerre improbable" est le titre du premier chapitre de l'ouvrage de Raymond Aron, Le grand schisme, publié en 1948. La formule, utilisée alors pour désigner la Guerre froide naissante, est régulièrement employée pour qualifier l'apogée de la Guerre froide (1947-1962). La question se pose de savoir si elle vaut, aussi, pour qualifier l'ensemble de la période 1945-1991. 
Ce sujet, proposé dans le cadre du concours d'entrée à Sciences Po, peut être traité selon le plan suivant : 





I. Une logique de Guerre froide : l'absence d'affrontements directs

II. La paix et la guerre sont cependant bien présentes
III. Une situation de paix armée


I. Une logique de Guerre froide : l'absence d'affrontements directs
L'enjeu de cette partie est de montrer que la logique de Guerre froide - soit l'existence de deux superpuissances en situation de pouvoir détruire l'autre, et tendant à l'hégémonie - impose l'absence de conflit direct.
1. Une paix impossible 
- parce que Etats Unis comme URSS sont intimement convaincus du caractère agressif de l'autre.

Affiche du comité "Paix et liberté"
Affiche anti-américaine.  l'URSS, "citadelle assiégée".
- parce que les modèles américain et soviétique sont diamétralement opposés, voire excluants l'un de l'autre. D'un côté, la démocratie libérale et le capitalisme; de l'autre, la démocratie populaire et l'économie socialiste. Ces deux modèles prétendent tous deux incarner l'idéal démocratique, garantir la liberté ( les libertés côté occidental, La liberté côté soviétique), être au service de la paix.
La colombe de la Paix, Picasso
- parce que Etats-Unis comme URSS se posent comme des modèles universels, ce qui suppose la dénonciation de l'autre. Les étapes de cette fracture sont connues : mars 1947, doctrine Truman/ juin 1947, plan Marshall / septembre 1947, création du Kominform.
Pour Truman :  

" Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix à faire entre deux modes de vie opposés.
L’un d’eux repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, un gouvernement représentatif, des élections libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, par l’absence de toute oppression politique. L’autre repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés individuelles".
(Discours au Congrès et à la nation, 11 mars 1947) 
Doctrine Truman, schéma
Pour Jdanov, 


" Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux directions principales de la politique internationale, à savoir la disposition en deux camps : le camp anti-impérialiste et le camp impérialiste.
Les États-Unis sont la force dirigeante du camp impérialiste. Ils sont soutenus par l’Angleterre, la France, par tous les États possesseurs de colonies tels que la Belgique et les Pays-Bas […]. Les forces anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp : l’URSS et les pays de la démocratie nouvelle tels que la Roumanie et la Hongrie en sont les fondements "


Jdanov, Rapport, 22 septembre 1947
 

2. ... la guerre improbable
- du fait de la dyssimétrie originelle entre les deux Grands, l'un, les EU, possédant la bombe A dès 1945, l'autre non. Ce qui explique le fait que les EU cherchent à tout prix à préserver le secret autour du nucléaire.
- Cette dyssimétrie fait rapidement place à un équilibre de la terreur : l'URSS se dote de la bombe A dès 1949, et de la bombe H, un an après les EU, en 1953. Cette courte période (1945-1953) voit la tension monter aux EU : peur du communisme et donc chasse aux communistes (maccarthysme), accusations d'espionnage dont certaines débouchent sur des procès retentissants comme celui des époux Rosenberg, condamnés à mort et exécutés en 1953, malgré la protestation internationale, comme au sein des Etats-Unis. 


























- La guerre est aussi improbable parce que l'arme atomique est dissuasive. Elle fait peser en permanence la menace de "représailles massives" ( doctrine Dulles).  L'arme atomique n'est pas utilisée au cours des différents conflits qui marquent les années 1950, mais la menace est latente, toujours évoquée, comme en Corée (1950-1953), où le général Rigdway envisage son utilisation pour mettre un terme au conflit. En 1962, l'installation de rampes de lancement soviétiques sur territoire cubain entraîne une crise qui mène le monde "au bord du gouffre". Désormais, c'est la doctrine de la riposte graduée ( McNamara) qui prévaudra : il ne s'agit plus de promettre à l'autre une fin du monde, seulement une riposte à la mesure de l'agression qu'il oserait tenter. 



- Enfin, le dernier facteur qui joue dans le sens d'une absence de conflit direct entre les deux Grands réside dans le climat international de l'après-guerre. La deuxième guerre mondiale a laissé un bilan humain effroyable (50-60 millions de morts) et un héritage moral conséquent : EU et URSS se sont alors battus ( ensemble ) contre l'anéantissement à l'oeuvre du fait du régime nazi. L'ombre portée de la guerre les oblige à une certaine réserve... et ce d'autant plus qu'ils sont tous deux parmi les premiers fondateurs de l'organisation créée en juin 1945 pour garantir la paix dans le monde : l'Organisation des Nations Unies. 


Sources : 

  • Doctrines Truman et Jdanov,  schémas : http://pierre-mera.ac-versailles.fr/spip.php?article185
  • Bref récit de l'affaire Rosenberg : http://histoiregeolyceerombas.over-blog.com/article-13442419.html

dimanche 27 janvier 2013

La mondialisation : flux et réseaux (croquis)

Proposition de croquis réalisé à partir de celui proposé dans le manuel Hatier. Le croquis du manuel a été complété ( légende et croquis sont à compléter dans le manuel), mais aussi simplifié (par exemple, les flux entre pôles dominants n'ont pas été reportés, car leur tracé double celui de l'anneau de la globalisation ), voire modifié (seuls les flux de pétrole sont mentionnés sur le croquis proposé ici, et non l'ensemble des flux de produits bruts).